Madame Mary

Ce village oublié de Galice cache les meilleurs percebes du monde et des plages de rêve !

Pourquoi Corme mérite le détour

Nichée dans la région la plus sauvage de la Costa da Morte, Corme est cette petite pépite galicienne que l’on croirait réservée aux aventuriers du bout du monde. Malgré son accès parfois chaotique — routes sinueuses, forêts épaisses et falaises abruptes — l’effort de s’y rendre est récompensé dès le premier regard. Ici, le temps semble s’être arrêté : les maisons marinières aux façades colorées s’alignent autour d’un petit port animé, tandis qu’à l’arrière, le village, plus intime, dévoile ses ruelles pavées et son atmosphère bucolique. Les amateurs d’évasion trouveront en Corme une parenthèse d’authenticité, loin des foules et des sentiers battus.

Histoire et traditions maritimes

Depuis le début du XXᵉ siècle, Corme vit au rythme des marées et des goémoniers. La pêche du percebe — ce crustacé aux allures préhistoriques — est la fierté des habitants. Si précieuse qu’elle est célébrée chaque été lors de la « Fiesta del Percebe do Roncudo », en juillet, où les plus beaux spécimens sont mis à l’honneur. Sur le quai, un monument sculpté rappelle toute l’importance de cette ressource pour la communauté. En déambulant, on ressent l’attachement des Corméens à leur tradition : chalutiers colorés amarrés au port, filets séchant au soleil, cabanes de pêcheurs où l’on échange au comptoir les derniers récits de mer.

Se promener vers le phare de Roncudo

Pour embrasser la beauté brute du littoral galicien, rien de tel qu’une balade de trois kilomètres jusqu’au phare de Roncudo. Érigé en 1920, ce bâtiment adopte une silhouette sobre, presque austère, mais s’offre au promeneur comme un véritable belvédère. De là, le regard plonge sur l’Atlantique déchaîné, les vagues venant se briser sur les rochers noirs. Aux alentours se dressent les « Cruces de Corme », croix dressées face à la mer pour honorer la mémoire des marins disparus. À chaque pas, le vent iodé et le cri des mouettes vous rappellent que vous êtes à l’extrémité du continent.

Des plages secrètes à explorer

Si Corme est synonyme de pêche, elle réserve aussi de petites plages confidentielles propices à la contemplation. D’abord, la playa de Osmo, presque cachée au pied des falaises, se dévoile comme un écrin minuscule où l’eau turquoise vient lécher le sable fin. À marée basse, on peut s’aventurer dans la cueva de Osmo, une cavité marine creusée par les embruns. Non loin de là, la playa de Ermida invite à flâner autour de la fameuse Pedra sa Serpe, cette roche serpentiforme préchrétienne surmontée d’une croix, mélange insolite de spiritualité et de mystère. Ces havres offrent un contraste saisissant entre la rudesse des falaises et la douceur de la brise marine.

La saveur unique des percebes

À Corme, aucun voyage n’est complet sans déguster les « meilleurs percebes du monde » directement sur place. Les restaurants familiaux de la ria proposent une expérience simple et authentique : percebes fraîchement récoltés, bouillis quelques instants dans de l’eau de mer, servis tièdes pour révéler leur chair délicate. Leur goût, à la fois iodé et légèrement sucré, évoque à merveille la puissance de l’Atlantique. Accompagnés d’un verre d’albariño bien frais, ces crustacés deviennent un véritable festin, célébration de la gastronomie locale et des savoir-faire ancestraux.

Églises et chapelles : un patrimoine discret

Au cœur du village, la visite de l’église de San Adrián, édifiée au XVIIIᵉ siècle, offre un contraste avec l’âpreté des paysages. Son architecture sobre et ses peintures intérieures témoignent d’une dévotion profonde. Plus loin, la chapelle de San José, joyau du baroque rural du XVIIᵉ siècle, cache un retable richement orné, où dorures et motifs religieux reflètent la foi colorée des anciens habitants. Ces lieux de culte, souvent fermés, s’ouvrent pourtant à qui prend la peine de sonner à la porte, dévoilant un patrimoine modeste mais touchant.

Un plan d’automne inoubliable

Quand l’été s’estompe et que les premiers frissons apparaissent, Corme dévoile une autre facette de sa beauté : le chemin côtier se pare de teintes automnales, les pins se parent de reflets dorés et la mer se fait plus calme, presque méditative. Se prélasser devant un plat de percebes chaud, face à l’océan, devient alors un luxe simple et réconfortant. Les promenades se font plus longues, ponctuées de pauses photo devant les falaises ou d’escales gourmandes dans une taverne au décor rustique. Loin du tumulte des grandes villes, cette micro-aventure galicienne promet de raviver l’émerveillement et de graver dans les mémoires un souvenir d’évasion authentique.

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