Madame Mary

Mont Athos : ce sanctuaire byzantin où aucune femme n’a le droit de mettre les pieds… la raison est stupéfiante !

Perché sur la péninsule de Halkidiki, baigné par les eaux turquoise de la mer Égée, se trouve un lieu qui défie toute logique moderne : le Mont Athos, une enclave monastique où les femmes, sans exception, sont strictement interdites d’accès. Jusqu’en 2005, les Catalans eux-mêmes y étaient bannis. Entre légende et traditions millénaires, cette « Montagne Sainte » invite à s’interroger sur ses règles séculaires et sur la magie qu’elle conserve intacte.

Un décor féerique aux allures de saga fantastique

Imaginez une côte escarpée, des vallées verdoyantes peuplées d’oliviers centenaires, des forêts profondes et, par endroits, des plages désertes où le seul bruit est le léger clapotis des vagues. Les monastères du Mont Athos émergent de ce panorama comme des châteaux suspendus, avec leurs façades colorées défiant la gravité. Certains évoquent un décor du Seigneur des Anneaux, tant la nature y reste sauvage et préservée.

Une communauté autonome et hors du temps

Fondé en 963 sous l’Empire byzantin, le Mont Athos jouit depuis plus de mille ans d’un statut d’autogouvernance établi par les « Statuts de la Montagne Sainte ». Ses 20 monastères et la communauté d’ermites qui y vit n’obéissent ni aux lois grecques, ni aux régulations européennes. Exonérés d’impôts, les moines continuent de suivre le calendrier julien : la « nouvelle journée » commence au coucher du soleil, obligeant à régler sans cesse leurs montres.

Des conditions d’accès draconiennes

Pour obtenir le précieux permis (le diamonitirion), il faut s’armer de patience : lettres officielles, justificatifs d’étude ou de pèlerinage, attente de plusieurs mois… Et répondre à un critère surprenant : ne pas être imberbe, une règle ancienne dont l’origine reste mystérieuse.

Le veto catalan levé après sept siècles

Parmi les interdictions les plus étonnantes figure celle imposée aux Catalans jusqu’en 2005. Son origine remonte à 1305, lorsque des mercenaires de la Couronne d’Aragon, commandés par Roger de Flor, pillèrent plusieurs monastères en représailles au meurtre de leur chef. Le ressentiment dura près de sept siècles, jusqu’à la réouverture du Mont Athos aux Catalans — un geste de réconciliation envers la Chrétienté occidentale.

Un pèlerinage hors du commun

Les rares visiteurs autorisés embarquent d’abord à Ouranoupoli ou Ierissos, puis rejoignent le port d’Ouranoupoli en bateau. Une seconde traversée mène au village de Katounakia, d’où un minibus officiel transporte les pèlerins jusqu’à Karyès, la capitale administrative. À partir de là, on ne se déplace plus qu’à pied sur les sentiers qui relient les monastères.

Le séjour se passe dans la plus grande simplicité : les dortoirs monastiques accueillent gratuitement les hôtes, la nourriture (pain, légumes, huile d’olive, poissons fraîchement pêchés) est préparée par les moines, et l’atmosphère invite à la contemplation. Les richesses artistiques sont stupéfiantes : icônes byzantines, manuscrits enluminés, sculptures de bois ornées d’or et d’émail. C’est la plus grande collection d’art chrétien au monde, mise à la disposition de ceux qui veulent vivre un instant « hors du temps ».

Pourquoi visiter le Mont Athos ?

Pour Mary, toujours avide de lieux secrets et inspirants, le Mont Athos représente l’une de ces escapades hors norme, loin des sentiers battus. Ici, pas de wifi, pas de tourisme de masse, mais un retour à l’essentiel. Les monastères, nichés au cœur d’une nature luxuriante, offrent un voyage intérieur autant que géographique. Seules les femmes et quelques privilégiés masculins peuvent s’y perdre et revenir transformés par la magie solennelle du lieu.

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