Depuis quelques semaines, une rumeur circule parmi les passionné·e·s de beauté et de soins : appliquer son parfum au creux du cou serait dangereux pour la thyroïde. Sur Instagram, TikTok et dans certains blogs, des influenceur·se·s ont même déconseillé cette pratique. Mais selon le dermatologue Alex Docampo, c’est tout simplement un mythe. Loin de provoquer un dérèglement hormonal, le parfum ne pénètre pas suffisamment la peau pour atteindre la thyroïde. En revanche, exposez votre cou au soleil après vaporisation et vous risquez bien d’accélérer le vieillissement cutané…
La peau : une barrière plus résistante qu’on ne le croit
Contrairement à ce que certains tests maison ou anecdotes prétendent, notre épiderme est une défense redoutable. Alex Docampo rappelle que si les molécules pouvaient traverser la peau à tout va, nous perdrions sans cesse de l’eau chaque fois que nous plongeons dans une piscine. En réalité :
- La couche cornée agit comme un bouclier, limitant la pénétration des substances.
- Les composants d’un parfum — huiles essentielles, molécules synthétiques, alcools — restent à la surface ou s’évaporent.
- Seules des formules spécifiques (crèmes médicales, patchs transdermiques) permettent une absorption profonde.
En d’autres termes, mettre du parfum sur la peau n’a jamais suffi à envoyer ses ingrédients jusque dans la thyroïde, nichée sous la peau frontale du cou. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles : votre parfum chouchou ne mettra pas votre glande en péril.
Le vrai danger : la photosensibilité au soleil
Si le risque hormonal n’existe pas, Alex Docampo attire toutefois notre attention sur un autre problème : la photosensibilité. Certains ingrédients parfumants sont sensibles aux UV et entraînent, au contact du soleil :
- Des taches brunes et irrégulières sur le cou et le décolleté.
- Une fragilisation de l’épiderme avec rougeurs ou sensations de brûlure.
- Un vieillissement prématuré par dégradation des fibres de collagène et d’élastine.
Imaginez-vous respirer les notes fraîches de votre parfum favori, puis profiter d’un après-midi en terrasse… sans protection solaire. Vous vous exposez alors à un cocktail « parfum + UV » qui peut laisser des marques pigmentaires durables. Le conseil de pro est donc de garder votre cou à l’ombre du soleil ou de préférer des zones moins exposées.
Attention à l’« arnaque » des parfums naturels
Face à la crainte grandissante des additifs chimiques, de nombreuses marques surfent sur la tendance du « naturel ». On vous promet alors que leurs essences bio ou leurs huiles essentielles sans alcool ne présentent aucun risque. Pourtant :
- Aucune étude solide n’a prouvé que le parfum naturel était moins photosensible qu’un parfum conventionnel.
- Les huiles essentielles peuvent elles-mêmes contenir des molécules photosensibilisantes (bergaptène du pamplemousse, citral de la citronnelle…).
- Le label « naturel » ne garantit pas la traçabilité ni l’innocuité complète des ingrédients.
Gardez l’esprit critique face aux slogans marketing et pensez toujours à tester votre parfum sur une petite zone, en basse exposition solaire, avant de l’adopter pleinement.
Mes conseils pour porter son parfum en toute sécurité
En tant que fondatrice de MadameMary.fr, je crois que chaque geste de beauté doit rester un plaisir sans compromis. Voici mes astuces pour savourer vos fragrances préférées sans craindre le soleil :
- Évitez le cou et le décolleté quand vous savez que vous serez exposée aux UV ; préférez plutôt les poignets ou l’arrière des oreilles.
- Superposez votre parfum à une brume hydratante non photosensible : l’hydratation renforce le film protecteur de l’épiderme.
- Appliquez un écran solaire très haute protection avant la vaporisation, si vous tenez absolument au cou, ou portez une étole légère en journée.
- Pensez à la technique du « spray dans le sillage » : vaporisez votre parfum en l’air puis traversez la brume olfactive, sans toucher directement votre peau.
- Lors des saisons à fort ensoleillement, privilégiez des eaux de cologne fraîches et légères, généralement moins concentrées en photosensibilisants.
En fin de compte, le parfum est un rituel de plaisir et de sensorialité. Il ne vous mettra pas à mal avec votre thyroïde, mais il mérite toute votre attention quant à son interaction avec le soleil. À vous les effluves délicates, en toute tranquillité !