La retraite, même quand elle semble lointaine, finit toujours par nous chatouiller l’esprit. Chez MadameMary, on parle souvent de petits plaisirs et d’astuces pour mieux vivre au quotidien, mais il est aussi essentiel d’aborder les questions pratiques qui apaisent l’avenir. Aujourd’hui, parlons d’un sujet qui concerne beaucoup de familles : existe-t-il une aide pour celles et ceux qui n’ont pas cotisé suffisamment en Espagne ? La réponse est oui — et elle peut représenter un véritable filet de sécurité pour certains.

Qu’est-ce que la pension non contributive ?

Contrairement à la pension contributive, qui dépend directement du nombre d’années travaillées et cotisées, la pension non contributive est une aide destinée aux personnes qui, pour diverses raisons, n’ont pas accumulé assez de cotisations. Elle existe sous deux formes principales : une pension non contributive de vieillesse, réservée aux personnes âgées de 65 ans et plus qui ne remplissent pas les conditions de la pension classique, et une pension non contributive d’invalidité, pour les personnes âgées de 18 à 65 ans qui présentent un degré d’invalidité d’au moins 65 % et disposent de faibles revenus.

Quel montant peut-on toucher ?

Le montant le plus souvent cité par les spécialistes est d’environ 564 euros par mois, versés en 14 mensualités, ce qui correspond à un minimum annuel d’environ 7 905 euros. Bien que ce ne soit pas une somme qui permette de vivre confortablement, elle représente un revenu régulier qui peut alléger le quotidien et couvrir des dépenses essentielles. Il existe toutefois des variations selon la composition du foyer : si vous vivez avec d’autres personnes, le calcul tient compte du revenu global de l’unité familiale et le montant par bénéficiaire peut être inférieur (par exemple autour de 451 euros si la cellule familiale compte trois personnes, et 437 euros s’il y en a quatre).

Quelles sont les conditions à remplir ?

Pour prétendre à cette pension non contributive de vieillesse, il faut notamment :

  • Être âgé d’au moins 65 ans.
  • Avoir résidé en Espagne au moins 10 ans depuis l’âge de 16 ans, dont deux années consécutives immédiatement avant la demande.
  • Ne pas dépasser un certain plafond de revenus annuels (environ 7 905,80 euros si vous vivez seul).
  • La pension non contributive d’invalidité, elle, exige un pourcentage d’incapacité reconnu d’au moins 65 % et, là encore, des ressources limitées. Ces critères peuvent sembler stricts, mais ils garantissent que l’aide atteint ceux qui en ont réellement besoin.

    Existe-t-il un plancher ?

    Oui : même si la pension peut être réduite en fonction de la situation familiale, un minimum garanti existe. On ne peut pas recevoir moins d’un certain montant — environ 141 euros par mois dans les cas les plus réduits — ce qui veille à ce que personne ne soit laissé complètement sans ressource.

    Autres prestations non contributives à connaître

    Outre la retraite non contributive, il existe des prestations liées aux situations de décès et de dépendance :

  • La pension de veuvage : elle peut représenter environ 52 % de la pension ou du salaire du défunt, et monter jusqu’à 70 % si des enfants à charge sont présents et que les revenus sont faibles.
  • La pension d’orphelin : destinée aux enfants du défunt, elle est versée jusqu’à 21 ans, voire 25 ans si l’enfant poursuit des études ou ne travaille pas, et représente généralement une part de la pension du parent (environ 20 %) — pouvant monter à 100 % si les deux parents sont décédés.
  • La pension en faveur de la famille : moins connue, elle s’adresse aux proches qui vivaient avec le défunt et dépendaient économiquement de lui. Elle nécessite la preuve de la coexistence et de la dépendance.
  • Pourquoi c’est important d’en parler maintenant

    Souvent, on repousse les discussions autour de la retraite, on suppose que « tout ira bien » ou que les aides publiques compenseront. Mais la réalité économique changeante impose de s’informer. Pour certaines personnes — travailleurs précaires, stagiaires longue durée, personnes ayant interrompu leur carrière pour s’occuper d’un proche ou d’un enfant — ces pensions non contributives constituent un filet de sécurité précieux. Connaître les critères, les démarches et les montants possibles permet d’anticiper et d’éviter des surprises financières une fois la retraite arrivée.

    Que faire si vous pensez y avoir droit ?

  • Rassembler les pièces justificatives : certificats de résidence, documents prouvant la situation familiale, attestations de revenus.
  • Contacter les organismes compétents : l’instance chargée des prestations sociales en Espagne (Imserso, selon le cas) ou les services locaux d’aide sociale peuvent orienter et accompagner dans la procédure.
  • Ne pas hésiter à demander conseil : un assistant social, un avocat spécialisé en droit de la sécurité sociale ou une association d’aide aux personnes âgées peuvent aider à monter un dossier solide.
  • Un mot sur la dignité et la solidarité

    Recevoir une pension non contributive n’est pas un échec personnel : c’est la reconnaissance d’un État qui veille à ce que chacun puisse avoir un minimum vital. Chez MadameMary, nous croyons que parler de ces sujets sans tabou et avec bienveillance aide à déstigmatiser l’aide sociale. Que ce soit pour soi-même ou pour un proche, mieux vaut savoir et agir en amont.

    En résumé, si vous n’avez pas cotisé suffisamment en Espagne, il existe des dispositifs pour vous soutenir : la pension non contributive de vieillesse et celle d’invalidité peuvent apporter un revenu mensuel d’environ 564 euros (en 14 paiements), sous conditions de résidence et de ressources. Pour beaucoup, c’est une bouffée d’air qui permet d’aborder l’avenir avec un peu plus de sérénité.

    By Mary