Un pari osé pour une comédie culte
En 2014, personne n’aurait cru que Ocho apellidos vascos deviendrait un phénomène économique et culturel en Espagne. Pourtant, lors de la toute première projection privée, Carmen Machi et ses partenaires (Dani Rovira, Clara Lago, Karra Elejalde) sont sortis de la salle en se disant : « Ce film, personne ne le verra. » Les producteurs, le réalisateur Emilio Martínez-Lázaro et les acteurs eux-mêmes ont alors cru à un flop total. Ils ne se doutaient pas que, quelques jours plus tard, l’opus dépasserait les 60 millions d’euros de recettes.
Le souvenir d’une avant-première frugale
Pas de tapis rouge, pas de montée des marches, mais un simple visionnage dans un petit cinéma, en comité restreint. À la fin de la séance, le vote unanime était sans appel : Ocho apellidos vascos « ne nous faisait vraiment pas rire ». Carmen Machi confiait, mi-amusée, mi-incrédule, que chacun pensait avoir échoué, avant même que le public ne découvre l’histoire d’amour franco-andalouse teintée de choc des cultures entre un Andalou maladroit et une Basque farouche.
Une réussite financière hors normes
- Budget initial modeste, misant sur l’humour de situation et les dialogues savoureux.
- Box-office national : plus de 60 millions d’euros, record absolu en Espagne pour une comédie.
- Distribution internationale limitée, mais forte popularité dans les pays hispanophones.
- Succès critique : plusieurs nominations aux prix Goya, dont la récompense de Meilleure actrice dans un second rôle pour Carmen Machi.
Ce triomphe inattendu a propulsé le film au rang de classique moderne, inspirant une suite et ouvrant la voie à de nombreux remakes et hommages.
Le rôle de Carmen Machi : une Basque mémorable
Carmen Machi prête ses traits à la mère de Rafa (Dani Rovira), personnage à la fois autoritaire et attendrissant. Sa performance oscillant entre fermeté émouvante et humour pince-sans-rire a marqué les spectateurs. Pourtant, l’actrice n’avait ressenti qu’un mélange de doute et de scepticisme lors des répétitions et de la projection initiale :
- Un personnage écrit comme une caricature tendre, difficile à aborder sans tomber dans l’exagération.
- Une émotion sincère à transmettre malgré l’univers délirant de la comédie.
- La nécessité de trouver l’équilibre entre le rire et la gravité d’une mère protectrice.
La consécration aux Goya
Malgré son appréhension, Carmen Machi a reçu le Goya de la Meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation. Cette distinction, l’une des plus prestigieuses du cinéma espagnol, a validé son talent et transformé un simple pari artistique en un tremplin professionnel majeur. Le public, conquis par son jeu nuancé, a salué la justesse de chaque regard et l’authenticité de ses répliques.
Entre fiction et réalité : l’après-« Ocho apellidos vascos »
Depuis ce succès fulgurant, Carmen Machi mène une carrière riche et variée :
- Promotion de la mini-série La viuda negra sur Netflix, où elle incarne un personnage complexe, loin de la comédie légère.
- Préparation de Aída y vuelta, nouveau projet télévisuel signé Paco León, revisitant l’univers culte de la série Aída.
- Multiplication des rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision, prouvant sa capacité d’adaptation.
Cette évolution montre combien une comédie, même sous-estimée à ses débuts, peut offrir des opportunités insoupçonnées et enrichir un parcours d’actrice.
Leçon d’audace pour nos lectrices
L’histoire de Carmen Machi dans Ocho apellidos vascos rappelle que, parfois, nos doutes ne reflètent pas la réalité du potentiel d’un projet. Que ce soit dans la mode, la décoration ou vos initiatives personnelles, n’hésitez pas à parier sur l’inattendu et à sortir de votre zone de confort. Les succès les plus surprenants naissent souvent de l’audace et de la persévérance.