Ramona, 84 ans et en pleine forme : la force qui redonne liberté et joie
Il est rare de croiser une femme de plus de quatre-vingts ans au milieu des machines d’un club de musculation, et pourtant Ramona est là, déterminée et rayonnante. Son parcours n’est pas celui d’une sportive née : c’est une histoire de nécessité, de courage et de renaissance. Après l’accident vasculaire cérébral de son mari, elle a dû puiser en elle des ressources insoupçonnées pour l’aider et, surtout, pour rester autonome. C’est cette épreuve qui l’a menée au renforcement musculaire — non par vanité, mais pour retrouver la liberté de bouger, de voyager et de continuer à vivre pleinement.
Le renforcement musculaire : un choix vital
Ramona explique que s’être mise à la musculation n’était pas un caprice, mais une stratégie concrète pour pouvoir soulever et déplacer son mari malade, pesant 80 kilos. Face à l’impossibilité de le manier seule, elle a organisé ses journées : matins consacrés aux soins et aux accompagnements, après‑midi pour le gym. “Je devais me renforcer pour pouvoir prendre soin de lui”, raconte‑t‑elle. Et cette discipline a porté ses fruits. Aujourd’hui, elle se relève sans s’appuyer, déplace une porte‑frigo pour la nettoyer et n’a jamais demandé l’aide de ses enfants pour ces gestes du quotidien. Pour elle, soulever des poids, c’est recouvrer une indépendance précieuse.
Le sport comme thérapie sociale et émotionnelle
Au‑delà du physique, la salle de sport est devenue pour Ramona un lieu de vie et de thérapie. Quand son mari est décédé, elle a vécu une période de solitude profonde : passer de 24 heures d’occupation à se retrouver “sans rien” a été un choc. Le gym lui a offert une routine, des objectifs et des échanges. Se renforcer physiquement l’a aidée à se reconstruire émotionnellement ; l’effort partagé avec d’autres, les petites conversations entre séries, la camaraderie autour d’un cours ont été autant de pansements pour l’âme.
Écouter son corps et manger “comme à la maison”
Ramona ne sépare pas l’activité physique d’une alimentation réfléchie. Son credo ? “Savoir écouter son estomac.” Plutôt que de céder à la tentation de finir son assiette par réflexe, elle prône l’écoute des signaux de satiété et des portions adaptées. Sa cuisine reste simple et traditionnelle : plats de casserole, légumes, légumineuses — des aliments vrais qui ont rythmé son éducation et sa vie. Elle s’accorde bien sûr des plaisirs, une pizza ou une pâtisserie de temps en temps, mais sans excès. Ce retour aux aliments réels lui permet de nourrir son corps pour soutenir ses entraînements et sa vie active.
Des conseils concrets pour s’inspirer de son expérience
La place des compléments : une aide réfléchie
Ramona aborde aussi la question de la supplémentation avec pragmatisme. Elle reconnaît que beaucoup associent les protéines en poudre aux “accros du gym”, mais elle souligne qu’un apport supplémentaire peut être utile quand l’alimentation n’en fournit pas assez. Sa routine inclut parfois une dose de protéine mélangée au yaourt avant l’entraînement du soir ; un geste simple pour optimiser la récupération et préserver la masse musculaire, surtout à un âge où la sarcopénie — la perte progressive de muscle — devient un enjeu réel.
Partager pour encourager : Ramonafit
Sur son compte Instagram, Ramona partage ses séances, ses astuces et des morceaux de vie. Elle a aussi lancé Ramonafit, une plateforme où, avec une équipe de professionnels, elle diffuse conseils nutritionnels et programmes d’entraînement accessibles à tous les âges. Son approche est ancrée dans l’exigence physique mais aussi dans la bienveillance : montrer que l’on peut progresser sans exiger la perfection, et que chaque petite victoire compte.
Un message d’empowerment pour toutes les générations
Ce qui fait la force du témoignage de Ramona, c’est sa dimension universelle. Elle prouve que l’exercice physique ne se limite pas aux jeunes et qu’il peut devenir un vecteur d’autonomie, de confiance et de plaisir. Sa maxime — “Tu dois le faire pour toi, c’est ta santé” — résonne comme une invitation douce à prendre soin de soi. Que l’on soit mère, grand‑mère, active ou retraitée, son parcours rappelle que faire quelques pas vers l’activité physique peut transformer le quotidien.
Pourquoi son histoire nous parle tant
Au fond, l’histoire de Ramona touche parce qu’elle mêle vulnérabilité et défi. Elle incarne la résilience : face à l’adversité, elle a choisi l’action plutôt que la résignation. Son rythme de vie — équilibrant soins, exercice et plaisir — est un modèle inspirant pour quiconque cherche à rester autonome le plus longtemps possible. Et pour celles qui hésitent à franchir la porte d’un gym, son témoignage est un encouragement : il n’y a pas d’âge pour commencer, ni d’excuse valable quand il s’agit de regagner liberté et joie de vivre.
