« And Just Like That » change de décor mais perd son meilleur atout
En 1998, Carrie Bradshaw débarquait dans nos salons avec « Sex and the City », redéfinissant le récit des femmes indépendantes à New York. Vingt-sept ans plus tard, le spin-off « And Just Like That » revient pour une troisième saison sur HBO Max, avec son lot de nouveaux visages et de romances modernes. Malheureusement, cette rentrée est surtout marquée par la suppression brutale de Che Diaz, personnage non binaire campé par Sara Ramírez, dont le départ suscite de vives critiques.
Qui est Che Diaz, le podcasteur en vogue ?
Che Diaz a débarqué dans la deuxième saison comme une bouffée d’air frais :
- Animateur·rice de podcast au sein de l’équipe de Carrie,
- Partenaire amoureux·se de Miranda, pour une courte liaison mêlant humour et émotion,
- Représentation rare d’un personnage non binaire dans un univers jusque-là assez traditionnel.
Le personnage de Che incarnait une vision audacieuse du genre et de la sexualité, offrant une perspective inédite sur la vie sentimentale des héroïnes. Leur présence apportait un contrepoint rafraîchissant aux discussions de mode et aux questionnements amoureux habituels.
Les coulisses d’un licenciement éclair
Malgré l’engouement initial, la production a choisi de mettre fin à l’aventure Che Diaz dès la troisième saison. Selon une source proche de l’équipe, relayée par la presse anglo-saxonne :
- « Ils ont écarté Sara parce que Che n’apportait plus rien à l’intrigue »,
- « Après la rupture avec Miranda, le personnage n’avait plus aucune valeur et agaçait certains fans ».
Un constat brutal pour un rôle qui semblait prometteur : la dynamique entre Carrie et Che offrait pourtant des scènes drôles et audacieuses, mais visiblement jugées « presque dispensables » par certains décisionnaires.
Réaction de Sara Ramírez : un message piquant
Sara Ramírez, déjà célèbre pour son interprétation de la Dr Callie Torres dans « Grey’s Anatomy », n’a pas manqué de réagir sur les réseaux sociaux. Sur Instagram, elle a publié un court « story » cinglant :
- Critique de l’excès de « performativité » à Hollywood,
- Clin d’œil à la différence entre sa starification dans la série médicale et son rôle secondaire dans le spin-off new-yorkais.
Cette prise de parole, sans nommer explicitement « And Just Like That », laisse entendre une pointe d’amertume : l’artiste déplore un système où l’on « choisit de valoriser certains personnages au détriment d’autres », parfois au mépris de la diversité et de l’innovation.
Le dilemme de la représentation
Le retrait de Che Diaz pose la question des engagements réels de l’industrie du divertissement en matière d’inclusion :
- L’insertion d’un personnage non binaire était saluée comme un pas vers plus de diversité,
- Son abandon illustre la difficulté pour les showrunners de maintenir ces promesses sur la durée,
- Le risque : décevoir une partie du public qui attend des récits engagés et authentiques.
Pour les lectrices de MadameMary.fr, conscientes des enjeux sociétaux, ce retournement rappelle l’importance de soutenir les créations qui osent sortir des sentiers battus.
Leçons pour nos rituels de storytelling
En tant que magazine dédié aux plaisirs du quotidien, nous aimons célébrer les histoires qui nous inspirent et nous ressemblent. L’affection que nous portons aux univers fictionnels naît de la sincérité des personnages et de leur capacité à incarner des émotions véritables.
Lorsque l’on se plonge dans une série, on cherche :
- Une écriture cohérente, où chaque protagoniste a un arc narratif justifié,
- Une diversité d’expériences et de sensibilités, reflet du monde qui nous entoure,
- Une fidélité aux valeurs de tolérance et d’inclusion qui nous tiennent à cœur.
La disparition de Che Diaz nous rappelle qu’un bon storytelling demande un engagement sur le long terme. Un personnage qui suscite l’enthousiasme mérite d’être choyé, surtout s’il porte la voix des minorités. S’il est aujourd’hui poussé sur la touche, c’est peut-être le signal que la fiction doit continuer à évoluer pour vraiment représenter toutes les facettes de notre société.