Une plongée captivante dans l’univers de Dept. Q
Quand Scott Frank s’empare d’une mini-série, le résultat ne peut être que passionnant. Avec Dept. Q, disponible sur Netflix, il nous offre un thriller policier aussi sombre que palpitant. Adaptée des romans de Jussi Adler-Olsen, cette première saison de neuf épisodes déplace l’action de Copenhague à Édimbourg, pour mieux magnifier l’atmosphère mystérieuse et la beauté bruineuse de la ville écossaise.
Un duo principal magnétique
Au cœur de Dept. Q se trouve Carl Mørck, incarné par Matthew Goode (célèbre pour Downton Abbey), et son acolyte Hafez el-Assad, interprété par Alexej Manvelov. Carl est un enquêteur brillant… mais détestable compagnon de bureau. Son sarcasme à toute épreuve lui vaut d’être isolé et relégué au « Département Q », chargé de rouvrir les affaires non résolues. Hafez, quant à lui, est un adjoint fidèle, capable de tempérer l’ironie de son supérieur et d’apporter une touche d’humanité à l’équipe.
- Matthew Goode prête à Carl un charme paradoxal : malgré ses défauts, on ne peut s’empêcher de l’apprécier.
- Alexej Manvelov incarne avec finesse la loyauté d’Hafez, un personnage attachant qui gagne en épaisseur au fil des épisodes.
- Le casting secondaire réunit Chloe Pirrie, Leah Byrne, Jamie Sives, Kelly Macdonald, Kate Dickie, Mark Bonnar, Shirley Henderson, Tom Bulpett et Michelle Duncan, tous parfaits pour nourrir l’intrigue.
Un scénario riche en suspense et en surprises
La série démarre sur la réouverture d’un dossier ancré dans la disparition d’une ancienne fonctionnaire. Depuis son sous-sol glauque, Carl se lance dans une enquête où chaque découverte révèle de nouveaux travestissements de la vérité. Le récit alterne entre plongées dans le passé de la victime et confrontation avec la noirceur intérieure de l’enquêteur lui-même. Cette juxtaposition crée un contraste saisissant entre moments de tension et séquences plus introspectives.
Derrière la caméra, Scott Frank joue habilement des codes du polar nordique et du thriller psychologique. Les énigmes s’enchaînent, les fausses pistes foisonnent et, malgré la brièveté de la saison, on ressent très vite l’envie d’enchaîner les épisodes sans pause.
L’atmosphère écossaise : un personnage à part entière
Édimbourg, avec ses ruelles pavées et son climat changeant, devient l’un des protagonistes de la série. Les éclairages cramoisis, les chasses d’eau médiévales et l’humidité ambiante renforcent le sentiment d’inquiétante étrangeté. Chaque plan est soigné, chaque décor contribue à l’impression d’être happé par une enquête au cœur d’une cité secrète.
Une partition musicale primée
Carlos Rafael Rivera, compositeur de renom, signe une bande originale mémorable. Ses thèmes alternent entre notes sombres et mélodies lancinantes, épousant parfaitement le rythme du récit. Nominée aux Emmy Awards pour la « Meilleure musique originale », la série doit beaucoup à cette atmosphère auditive qui renforce le suspense et l’intensité émotionnelle.
Les forces qui font de Dept. Q une mini-série à dévorer
- Des personnages aux multiples facettes, entre force et fragilité.
- Un scénario qui ne ménage pas ses retournements de situation.
- Une réalisation élégante, digne des meilleurs thrillers nordiques.
- Une durée maîtrisée : neuf épisodes suffisent à construire une intrigue dense sans étirer la sauce.
- Une bande-son primée qui soutient les moments forts et les silences angoissants.
Le goût d’une suite déjà pressenti
À l’instar des neuf romans originels de Jussi Adler-Olsen, cette saison d’introduction pose les bases d’une saga. Les dernières minutes suggèrent des pistes encore plus sombres et des enjeux qui dépassent l’affaire initiale. Pour Mary, fondatrice de MadameMary.fr, c’est l’assurance d’un parfait binge-watching, en mode Évasion, qui donne envie de prolonger l’expérience bien au-delà de la première saison.
Pourquoi Dept. Q fait souffler un vent nouveau sur le polar télévisuel
Dans un océan de séries policières, Dept. Q se distingue par sa capacité à marier humour noir, psychologie des personnages et intrigue palpitante. Les amateurs de drames nordiques y retrouveront la rigueur narrative du genre, tandis que ceux qui cherchent un thriller à suspense seront tenus en haleine jusqu’à la dernière scène. Et, soyons honnêtes, combien de séries peuvent se targuer de vous faire aimer un enquêteur « imbécile redomé » ?