Depuis toujours, l’idée selon laquelle la pilule contraceptive ferait inévitablement prendre du poids revient comme un refrain tenace. Entre peurs infondées et témoignages alarmants, cette croyance s’incruste dans nos esprits à chaque nouvelle prescription. Pourtant, comme l’explique le pharmacien-nutritionniste Sergio Espinar, la réalité est bien plus nuancée : le « poids » pris sous pilule n’est souvent que de l’eau, et non de la masse grasse.
Ce que révèle l’étude de l’Université de Malaga
Pour étayer ses propos, Sergio Espinar s’appuie sur une recherche conduite par le Laboratoire de Motricité Humaine et Composition Corporelle de l’Université de Malaga. En suivant un groupe de femmes pratiquant une activité physique régulière, les chercheurs ont observé :
- Absence d’impact négatif de la pilule sur la force musculaire et la performance sportive.
- Pas de variation significative de la composition corporelle : masse grasse, masse musculaire et densité osseuse restent stables.
- Une prise de poids enregistrée chez certaines utilisatrices, qui s’est avérée être principalement de l’eau.
Cette étude remet en question l’idée selon laquelle les hormones orales seraient responsables d’un dépôt supplémentaire de graisses. En réalité, les œstrogènes de synthèse peuvent provoquer une rétention hydrique, qui se traduit par une fluctuation de quelques centaines de grammes à deux kilos, variable selon chaque métabolisme.
Comment fonctionnent les œstrogènes synthétiques ?
Dans notre corps, les œstrogènes jouent un rôle clé dans la régulation des fluides. Lorsqu’ils sont administrés sous forme de pilule :
- Ils influencent la perméabilité des vaisseaux sanguins, favorisant un léger gonflement des tissus.
- Certaine rétention d’eau peut survenir au niveau abdominal, des seins ou des chevilles.
- Le phénomène se manifeste de façon transitoire : chaque organisme répond différemment, de +2 kg à -0,4 kg.
Il est essentiel de comprendre que ces symptômes ne sont pas synonymes d’une prise de graisse. Ils correspondent à un simple ajustement hydrique, que le corps finit par compenser naturellement.
Pourquoi éviter les régimes drastiques ?
Face à ces fluctuations, beaucoup de femmes cèdent à la tentation d’un régime restrictif pour « perdre les deux kilos pris ». Or, selon Sergio Espinar :
- Le poids lié à la rétention d’eau se stabilise généralement entre 8 et 12 semaines après le début de la pilule.
- Baisser brutalement l’apport calorique risque de dérégler davantage le métabolisme et d’accentuer le stress corporel.
- Une alimentation trop pauvre en énergie peut compromettre la qualité de vie, l’humeur et la performance physique.
Le pharmacien recommande donc de laisser le temps au corps de s’adapter avant d’envisager un quelconque ajustement alimentaire.
5 astuces bien-être pour accompagner la phase d’adaptation
Plutôt que de se focaliser sur la balance, voici quelques conseils pour soulager la rétention hydrique et favoriser un équilibre global :
- Privilégier l’hydratation : boire au moins 1,5 L d’eau par jour aide à stimuler la diurèse et à évacuer l’excès de fluides.
- Réduire le sel et les aliments ultra-transformés : un excès de sodium accentue la rétention d’eau.
- Intégrer une activité sportive régulière : même 30 minutes de marche quotidienne suffisent pour activer la circulation et limiter le gonflement.
- Pratiquer un massage lymphatique ou s’exposer au sauna doux : ces rituels soutiennent le drainage des tissus.
- Écouter son corps : noter son ressenti semaine après semaine pour détecter une stabilisation du poids et ajuster son hygiène de vie en douceur.
Le regard bienveillant de MadameMary.fr
En tant que fondatrice de MadameMary.fr, je tiens à encourager chaque femme à apprivoiser les transformations hormonales sans culpabilité. Le poids sur la balance n’est qu’un chiffre : notre bien-être passe avant tout par une écoute attentive de notre corps et un dialogue ouvert avec les professionnels de santé. Si la pilule soulève des questions, n’hésitez pas à en parler à votre gynécologue ou à un pharmacien-nutritionniste. Et surtout, accordez-vous la patience nécessaire pour traverser cette phase d’adaptation, en prenant soin de vous avec douceur et confiance.