Cet été, j’ai embarqué pour un périple ensoleillé à la découverte des Cyclades, avec l’envie de clore ce voyage par Mykonos, surnommée « la perle » ou « la joya » des îles grecques. Tous mes rêves de ruelles blanches, de couchers de soleil magiques et de tavernes authentiques se sont effondrés dès mes premiers pas dans le charmant (ou plutôt… surpeuplé) labyrinthe du centre-ville.

De la carte postale à la vitrine touristique

On imagine volontiers Mykonos comme un décor idyllique, avec ses petites maisons blanches et ses bougainvilliers roses. En réalité, le vieux Mykonos ressemble plus à un studio de cinéma incessamment repeint : boutiques de souvenirs à chaque coin de rue, cafés branchés à l’offre redondante, et quasi aucun habitant local en vue. Le village a été gentrifié à 100 %, au détriment de son âme authentique.

  • Hôtels-boutiques alignés les uns contre les autres, sans aucun commerce de proximité traditionnel.
  • Terrasses privatisées « réservées aux clients », obligeant le visiteur lambda à tourner en rond.
  • Absence quasi totale de chats et de pêcheurs : les véritables habitants ont déserté les lieux.

Une foule digne des heures de pointe… en continu

À peine le petit-déjeuner avalé, j’avais déjà l’impression de traverser un terminus de métro aux heures de pointe : couples, groupes, familles, téléphones en l’air, selfie-sticks en action… et chemin unique imposé. Impossible de flâner ou de s’arrêter pour admirer un panorama sans risquer d’être bousculée.

  • Flux humain permanent, sans pause ni respiration.
  • J’ai attendu plus de vingt minutes pour prendre une photo… débarrassée de toute présence humaine.
  • Pas de notion d’heure creuse : à midi comme à minuit, c’est la même marée humaine.

Le vacarme : Mykonos, l’« Ibiza » de la Grèce… en pire

Enfant de la trépidante Chueca madrilène, je pensais être rodée au bruit de la vie nocturne. Que nenni : la musique des clubs résonne jusque dans les chambres d’hôtel, rivalisant avec le volume d’une console de DJ au plus fort de sa setlist. Même avec des boules Quies, impossible de trouver le silence ou le moindre sommeil réparateur.

  • Discothèques omniprésentes, jusque dans les ruelles étroites.
  • Ambiance « open bar » permanent : cris, verres brisés, clients alcoolisés à toute heure.
  • Impossibilité de téléphoner ou de se concentrer : le son semble jaillir de chaque pierre.

Des plages paradisiaques… en apparence

Les eaux turquoise de la crique principale offrent un coloris à couper le souffle, jusqu’au moment où l’on plonge le pied. Sable jonché de mégots, fonds marins envahis par les déchets plastiques et filets de pêche abandonnés : le paradis s’est transformé en décharge. Mes plus jolis souvenirs de baignade ont laissé place à une frustration amère.

  • Plage principale polluée par les fumeurs indélicats.
  • Fonds marins encombrés par les détritus, malgré les associations locales de nettoyage.
  • Manque de poubelles et de signalisation pour préserver l’environnement.

Menus « touristes » et prix délirants

Dans une taverne au bord de l’eau, j’ai déboursé près de 8 € pour un café… noir comme celui d’Athènes était facturé à 2 €. Les plats traditionnels, souvent réchauffés, ont perdu leur saveur authentique pour céder la place à un format « photo Instagram », vendu à prix d’or. Surprise : les meilleures mezze que j’ai goûtées se trouvaient… à Syros ou Milos.

Mykonos, un mythe à relativiser

Mykonos reste un mythe à tempérer. Si vous rêvez d’une escapade grecque hors des sentiers battus, privilégiez des îles voisines plus familiales et moins aseptisées. Milos et Syros offrent chacune un charme singulier, une vie locale encore bien présente et des plages plus préservées.

  • Milos : paysages lunaires, criques secrètes et tavernes de pêcheurs.
  • Syros : capitales traditionnelles, artisanat et petites plages intimistes.
  • Patmos ou Folegandros pour une immersion totale dans la tradition cycladique.

By Mary